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Cancer du sein triple négatif
Le cancer triple négatif est une forme de cancer du sein particulièrement agressif, car il ne peut pas être traité par les protocoles habituels.
Anatomie du sein
La fonction biologique du sein est de produire du lait afin de nourrir un nouveau-né. Le sein se compose de :
- lobules : regroupant les glandes mammaires qui produisent le lait ;
- canaux lymphatiques et galactophores : assurant la circulation du lait depuis les lobules jusqu’au mamelon ;
- aréole : région qui entoure le mamelon, elle contient des glandes sébacées appelées glandes aréolaires ;
- mamelon : composé de fibres musculaires et permet l'évacuation du lait maternel vers l'extérieur ;
- ligaments : bande de tissu conjonctif fibreux permettant la fixation et le soutien du seins aux muscles du thorax ;
- système lymphatique : ganglions et vaisseaux lymphatiques ;
- graisses.
Diagnostic
L'identification d'un cancer se fait par mesure du taux des récepteurs des hormones, œstrogènes (ER) et progestérones (PR), ou des récepteurs de protéines (HER2) à la surface des cellules cancéreuses. Dans certains cas de cancer du sein, les cellules cancéreuses ne possèdent aucun de ces récepteurs et on parle alors du cancer du sein triple négatif. Il est alors classifié ER-, PR-, et HER2-, d’où le terme triple négatif. Il est alors logiquement résistant aux traitements hormonaux et au Trastuzumab (se fixant aux récepteurs HER2).
La biopsie est la seule technique pour identifier le type des cellules cancéreuses au niveau du sein. Elle consiste à prélever un échantillon du tissu du tumeur.
Lors d'un examen anatomopathologique du tissu tumoral prélevé, l’observation microscopique déterminera si les cellules possèdent des récepteurs hormonaux, des récepteurs de la protéine HER2 ou ne possèdent aucun récepteur.
Le cancer du sein triple-négatif est généralement un carcinome canalaire invasif de haut grade sans type particulier : il commence à se former au niveau canaux lactifères mais prolifère pour traverser la paroi des canaux par la suite pour arriver jusqu’aux tissus mammaires.
Épidémiologie
Cette forme représente environ 10 % des cancers du sein. Il est lié aux mutations germinales du gène BRCA1. 80 % des cas de cancer chez des personnes porteuses de cette mutation sont "triple-négatif". On retrouve aussi 10 cas sur 100 de mutations du gène BRCA1 dans tous les cas de cancer triple-négatif dans le monde.
Traitement
Le cancer du sein triple négatif ne répond pas à la thérapie ciblée et à l'hormonothérapie puisqu'il ne possède ni l'expression hormonale ni le gène HER2, cible de ce traitement.
Jusqu'à ce jour-là, la chimiothérapie est le pilier du traitement médical systémique. Cependant, dans certains cas de cancer du sein triple-négatif métastatique, on peut ajouter un traitement par l'immunothérapie. L'immunothérapie aide à renforcer ou à rétablir la capacité du système immunitaire de combattre le cancer.
L’atézolizumab (Tecentriq) est un inhibiteur du point de contrôle qu’on associe au nab-paclitaxel (Abraxane) pour traiter le cancer du sein triple négatif avancé ou métastatique qui exprime la protéine PD-L1. Le pembrolizumab, un anticorps monoclonal dirigé contre la protéine PD-1, associé à une chimiothérapie néo-adjuvante, permet des rémissions plus prolongées dans les formes précoces. Ce bénéfice concerne essentiellement les tumeurs qui expriment fortement le PD-1.
Un traitement composé (anticorps monoclonal et inhibiteur de topoisomérase), le sacituzumab govitecan, est disponible aux États-Unis, en Australie, au Royaume-Uni, en Allemagne depuis 2020 et en France depuis novembre 2021. Ce médicament, commercialisé sous le nom Trodelvy, cible l'antigène Trop-2 (un antigène de surface cellulaire exprimé dans plusieurs cancers résistant à la chimiothérapie).
Une étude de 2020, montre que la mélittine, une toxine produite par les abeilles, pourrait présenter un intérêt thérapeutique pour ce type de cancer.
Pronostic
Ce type de cancer constitue un problème clinique en raison de son pronostic relativement mauvais, de son comportement agressif et de l'absence de thérapies ciblées.
Le risque de récidive est plus important dans les cinq premières années puis décroît rapidement.