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Pollution plastique
La pollution par le plastique (ou « pollution plastique ») est une pollution engendrée par l'accumulation de déchets en matière plastique dans l'environnement. Il existe plusieurs formes et types de pollution plastique.
Le système mondial de production, d'utilisation et d'élimination des matières plastique est un système défaillant. La pollution plastique est corrélée au faible coût du plastique, qui entraîne une utilisation massive et jetable de ce dernier. Elle est également due à la faible dégradabilité des plastiques.
Cette pollution a des effets nuisibles sur la terre, les mers et océans, ainsi que dans les cours d'eau en affectant la vie sauvage, l'habitat et secondairement ou par rétroaction des êtres humains.
On estime que 24 à 35 millions de tonnes de déchets plastiques pénètrent chaque année dans le milieu aquatique. Les organismes vivants, en particulier les animaux marins, sont affectés, soit par des effets mécaniques tels que l'enchevêtrement dans des objets en plastique et des problèmes liés à l'ingestion de déchets plastiques, soit par l'exposition à des produits chimiques contenus dans les plastiques qui interfèrent avec leur physiologie. Les effets sur les êtres humains comprennent la perturbation de divers mécanismes hormonaux. Dans certaines régions, des efforts importants ont été déployés pour réduire l'importance de la pollution des plastiques en libre parcours, en réduisant la consommation de plastique, en nettoyant les déchets et en encourageant le recyclage des plastiques.
État des lieux
Statistiques
La masse des déchets plastiques progresse de plus de 3 % par an depuis 2010 et atteint à l'échelle mondiale 310 Mt (millions de tonnes) en 2016. La production de plastique, estimée à 396 Mt en 2016 dans un rapport du WWF, pourrait dépasser 550 Mt dans 30 ans. Or un bon tiers de ces déchets plastiques, soit une centaine de millions de tonnes par an, échappe à tout traitement (mise en décharge, incinération, recyclage) et part se perdre dans la nature. Les neuf dixièmes vont se répandre et s'accumuler dans les écosystèmes terrestres, le reste finit dans les océans à raison de plus de 9 millions de tonnes par an. Le WWF prévoit que la pollution plastique cumulée des océans pourrait atteindre 300 Mt d'ici à 2030, sur la base des prévisions actuelles ; les mers du globe porteront alors le même poids de déchets que de poissons. Selon une récente étude de la Banque mondiale, l'est de l'Asie et des pays du Pacifique est plus pollué, avec 57 Mt (millions de tonnes), que l'Europe et l'Asie centrale (45 Mt) et l'Amérique du Nord (35 Mt). À elle seule, la mer Méditerranée reçoit chaque année quelque 600 000 tonnes de plastiques sur les 24 Mt de déchets produits par ses 22 pays riverains. Le WWF a recensé plus de 270 espèces victimes d'enchevêtrement et plus de 240 victimes d'absorption de plastique. Les émissions de dioxyde de carbone résultant de l'incinération des déchets plastiques (15 % des déchets produits) ou de leur déversement à ciel ouvert (14 %) pourraient tripler d'ici à 2030 et atteindre annuellement 350 millions de tonnes.
Dans l'année 2017, la Chine, l'Indonésie, les Philippines, la Thaïlande et le Viêt Nam rejettent plus de déchets plastiques dans la mer que tous les autres pays du monde réunis : ces cinq pays d'Asie sont à l'origine de 80 % des déchets plastiques rejetés en mer (4 Mt par an). Mais il faut souligner que le continent asiatique accueille les ordures d'une vingtaine de pays développés. Par exemple, l'Union Européenne exporte la moitié de ces déchets plastiques dont 85 % prennent la direction de la Chine qui absorbe à elle seule 56 % des déchets plastiques de la planète ; et quand la Chine décide au début de l'année 2018 de ne plus être la poubelle du monde, les exportations des déchets sont « réorientées » en partie vers les pays d'Asie du Sud-Est ; les États-Unis exportent eux-aussi massivement leurs déchets plastiques... C'est pourquoi les fleuves Yangzi Jiang, Indus, Jaune, Hai He, Gange, Perles, Amour et le Mékong fournissent, avec le Nil et le Niger, 95% des plastiques qui envahissent les océans.
Selon un rapport de l'ONU, en seulement 65 ans, l'homme a produit 9 milliards de tonnes de plastique. Depuis 1945, la production mondiale de plastique n'a cessé d'augmenter, atteignant 359 millions de tonnes en 2018. Cette valeur monte à 438 millions de tonnes si l'on prend en compte les plastiques utilisés dans les textiles et le caoutchouc synthétique, et elle est en forte croissance, poussée par le secteur de l'emballage, qui dépense un tiers des plastiques au niveau mondial, plastiques qui deviennent donc des déchets en même pas un an d'usage. Chaque seconde, 100 tonnes de déchets (sur les 4 milliards produites annuellement) finissent dans les mers et les océans, une grande partie de cette contamination du milieu marin par les plastiques (plus de 8 millions de tonnes de déchets plastiques déversées annuellement dans les océans).
Selon les opérations de nettoyage menées chaque année par Break Free From Plastic, organisation internationale qui réunit 1 700 mouvements de la société civile, les trois plus grand pollueurs de plastique de la planète en 2018 sont Coca-Cola, PepsiCo et Nestlé« qui représentent à eux seuls près de 45 % des déchets retrouvés dans les opérations de ramassage de l'ONG ». Au risque d'être accusées de greenwashing, les multinationales multiplient les promesses de réduction de l'impact environnemental de leurs emballages en plastique.
Une étude internationale publiée en septembre 2020 dans la revue Science par une équipe de chercheurs internationaux estime qu'entre 24 et 35 millions de tonnes de déchets plastiques pénètrent chaque année dans le milieu aquatique.
Le rapport « Mare Plasticum : The Mediterranean » publié en par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) évalue à environ 229 000 tonnes la masse de déchets plastiques déversés chaque année dans la Méditerranée, masse qui pourrait doubler d'ici à 2040 si aucune mesure ambitieuse n'est rapidement prise. L'Égypte rejette à elle seule 74 000 tonnes de déchets plastiques par an, suivie par l'Italie (34 000 tonnes) et la Turquie (24 000 tonnes). Par tête d'habitant, le Monténégro apparaît comme le plus polluant (8 kilos par habitant et par an), devant la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine (3 kilos).
En mai 2021, un rapport publié par la fondation australienne Minderoo estime que vingt entreprises produisent 55 % des plastiques à usage unique dans le monde. 19 % de ces déchets auraient été rejetés dans l’environnement.
Modes de nuisances
Les organismes vivants, en particulier les animaux marins, peuvent être endommagés soit par des effets mécaniques, tels que l'enchevêtrement dans des objets en plastique, des problèmes liés à l'ingestion de déchets plastiques, soit par l'exposition à des produits chimiques contenus dans les plastiques qui interfèrent avec leur physiologie.
La pollution plastique est due à la faible dégradabilité des plastiques.
Les microplastiques ont un comportement spécial, en particulier ils peuvent faire de façon naturelle le tour du monde très rapidement : emportés du sol ou des océans par les vents, ils vont jusque dans la troposphère, et voyagent alors comme s'ils étaient sur des autoroutes à toutes destinations, et arrivent dans des lieux qui pourraient être sans polluants, comme les hautes montagnes ou l’Antarctique. Certaines de ces particules de plastique, d'une taille de l'ordre du micron, pourraient être respirées. Ils se retrouvent par exemple aux sommets des Pyrénées, venant de l'Afrique du Nord, passant au-dessus de la mer Méditerranée, mais pouvant tout aussi bien transiter par l'Amérique du Nord pour arriver au même endroit. Les quantités relevées au pic du Midi d'Ossau sont sans risques pour la santé, mais, leur origine locale étant exclue, elles prouvent qu'il n'y a pas de zones préservées. Elles prouvent aussi qu'il n'y a pas de stockage naturel de ces particules quelque part sur la planète : la pollution plastique ne se résorbe pas. Il ne sert à rien d'envoyer ces déchets à l'étranger, espérant ne plus les voir : ils reviennent.
Déchets plastiques dans la « laisse de mer » de la plage de Coco Beach, en Inde.
Manifestation contre la pollution plastique (Bruxelles, 2018).
Cours d'eau au quartier Madagascar à Douala, Cameroun, submergé par la pollution plastique. .
Une tortue de mer emmêlée dans un filet fantôme.
Lutte contre la pollution par les plastiques
Diverses initiatives ont été prises pour réduire cette pollution en amont, par un meilleur tri et une meilleure récupération des déchets, et parfois par une réduction de la consommation du plastique accompagnant la promotion du recyclage du plastique.
Des ONG dénoncent également l'usage abusif et croissant de microplastiques et microbilles de plastique dans les produits cosmétiques et de soins, et demandent aux décideurs et aux fabricants de bannir les microbilles de plastique de leurs produits.
En 2013, plusieurs États des États-Unis (notamment des États riverains des Grands Lacs) ont commencé à légiférer pour interdire ces produits, avec une interdiction effective avant fin 2016 pour les États de New-York et de Californie (avec un délai d'un an supplémentaire si le produit cosmétique est aussi reconnu comme médicament par la Food and Drug Administration).
Pour éviter la pollution plastique, certains pays comme le Rwanda ont adopté une nouvelle politique. En effet, dans ce pays, utiliser du plastique est passible d’une peine de 6 mois à 1 an d’emprisonnement et au Kenya de 4 ans. Il existe des contrôles dans les commerces où le moindre morceau de plastique détecté peut faire fermer le commerce. Le Rwanda a également pris comme mesure de sensibiliser les enfants à l’école sur les conséquences de la pollution plastique pour l'environnement et l’importance de recycler. Cette sensibilisation est également présente dans le cadre politique. À la suite de cela, beaucoup de personnes nettoient d’elles-mêmes la rue.
Une étude commandée par le Sénat à l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, dite Opecst, montre que la situation en France en 2020 est mauvaise. Le modèle reposant sur le recyclage est un échec. Le recyclage n'est pas rentable. Le taux de plastique recyclé est en France en 2018 de 24,2%, taux qualifié de médiocre par cet organisme. De nombreux plastiques ne sont pas recyclables, et divers plastiques fabriqués dans le passé contiennent des substances devenues interdites. Les politiques de réduction de la consommation de plastiques sont trop limitées ; l'interdiction des sacs à usage unique, à partir de 2016, même suivie en 2022 de l'interdiction de l'emballage des fruits et légumes, est complètement insuffisante. La solution, selon cet organisme, est de revoir nos modes de production et de consommation, et surtout de surconsommation.
L'Union européenne institue une taxe, appliquée à partir du , sur le poids des déchets d'emballages plastiques non recyclés, avec un taux de 80 centimes d'euro par kilogramme. La France, pénalisée par son taux de recyclage médiocre, pourrait devoir verser 1,3 à 1,4 milliard d'euros par an pour s'en acquitter ; l'État pourrait décider d'en répercuter le coût sur les éco-organismes, sur les collectivités locales ou sur les distributeurs et fabricants.
En 2022, des négociations démarrent dans le cadre de l'ONU, afin d'aboutir à un traité international sur la pollution plastique.
Typologie de pollutions par le plastique
La pollution plastique est constituée :
- d'amoncellement de (macro-)déchets, avec notamment une accumulation de déchets en mer (portés par le vent, la pluie et les cours d'eau), la pollution de l'eau par les déchets et fragments ou microparticules de plastiques ;
- des microplastiques issus de la dégradation d'éléments plus gros sous l'effet des éléments (eau, soleil, usure, etc.) remontant la chaine alimentaire ;
- de l'arrivée dans les cours d'eau puis en mer de microbilles de plastique issues de produits cosmétiques et de produits de soins du corps en contenant (plus de six cents produits différents rien qu'aux États-Unis).
Voir aussi
Bibliographie et sources en ligne
- Éric Fottorino, Patric Deixonne, Gilles Bœuf et al., « (divers articles) », Le 1, no 13 « Alerte - Le plastique serial killer des océans », (lire en ligne, consulté le ).
- Nathalie Gontard, chercheuse en sciences de l'aliment et de l'emballage et avec Hélène Seingier, Plastique: Le grand emballement, Stock, , 265 p., 22 cm (ISBN 978-2-234-08848-1, SUDOC 249728648).
- Florian Delorme reçoit Pascale Fabre, physico-chimiste, directrice de recherche au CNRS, Laboratoire Charles Coulomb, directrice du GDR « Polymère et Océans » et Ika Paul-Pont, chargée de recherche CNRS en écotoxicologie marine au Laboratoire LEMAR de l’Université de Brest, « [Série « Océans : un monde à protéger »] : Épisode 3/4 : Plastique : le grand naufrage », sur France Culture : Cultures Monde, (consulté le ).
Articles connexes
- Contamination du milieu marin par les plastiques
- Dégradation d'un polymère
- Microbille de plastique
- Microplastique
- Pollution
- Fondation Race for Water
- Valorisation des déchets en matière plastique
- Vortex de déchets
- Mesures d'interdiction des plastiques à usage unique
- Bioplastique, plastique de matériaux biosourcés, ou évoluant par biodégradation
Liens externes
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Laura Chatel, « Bioplastiques, compostables, biosourcés : on fait le point ! », sur Zérowaste France, (consulté le )