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Jacques Antoine Rabaut-Pommier
Pasteur Temple protestant de l'Oratoire du Louvre | |
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Sous-préfet de l'arrondissement du Vigan | |
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Charles Imbert de Saint-Paul (d)
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Membre du Conseil des Anciens | |
Député français |
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Décès |
(à 75 ans) Paris |
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Jacques Antoine Rabaut dit Rabaut-Pommier, né à Nîmes le , mort à Paris le , est pasteur à Marseille puis à Montpellier jusqu’en 1792. De 1792 à 1801, il s’engage dans la vie politique ; il est membre de la Convention et député au Conseil des Anciens. En 1803, il renoue avec sa vocation pastorale et devient l’un des trois premiers pasteurs de l’Église réformée de Paris. En 1816, il est condamné à l’exil pour régicide par la Restauration ; il bénéficia finalement d’une amnistie. Passionné de médecine, il milite en faveur de la vaccination.
Fils de Paul Rabaut, pasteur cévenol, et de Madeleine Gaidan, il est le frère de Jean-Paul Rabaut Saint-Étienne, homme politique célèbre, guillotiné à Paris le et de Pierre-Antoine Rabaut-Dupuis, qui a lui aussi un engagement politique et qui est Secrétaire du Consistoire réformé de la Seine.
Biographie
Il a passé toute son enfance dans l’atmosphère d’insécurité et d’angoisse qui entourait les familles de pasteurs du Désert. Envoyé comme son frère Jean-Paul en Suisse pour étudier la théologie au Séminaire français de Lausanne, il est ensuite nommé pasteur à Marseille puis à Montpellier jusqu'en 1792.
Le , il épouse Élisabeth Cabrol (sœur de Pierre de Cabrol de Mouté). De cette union naissent deux fils, Paul-Émile et Paul-Pierre.
Dans le cadre de la lutte contre la variole, il défendit dès 1780 la supériorité de la vaccination sur la variolisation. Ayant été témoin du succès de l'inoculation variolique, ainsi que de quelques insuccès, il proposa vers 1784 de remplacer l'inoculation du produit variolique par celui de la « picote » et s'en ouvrit auprès de James Ireland, notable de Bristol qui lui présenta M. Pugh, médecin anglais. Ce dernier promit d'en parler à son collègue et ami Edward Jenner, qui proposa, quant à lui, d'utiliser le « cow pox ». Après la découverte de la vaccine en 1798, il écrivit à Ireland qui lui répondit le pour confirmer la vérité de ses entretiens avec Pugh.
Il exerçait son ministère à Montpellier lorsqu'il est élu en septembre 1792 député à la Convention nationale pour le département du Gard, le 7e sur 8 avec 288 voix sur 486 votants. Comme son frère, il siège sur les bancs de la Gironde.
Au procès de Louis XVI, il vote pour la mort avec sursis et appel au peuple. Il vote en faveur de la mise en accusation de Marat et est absent au scrutin sur le rétablissement de la Commission des Douze.
Il proteste contre les journées du 31 mai et du 2 juin. Il est visé par le décret d'arrestation des « soixante-treize » émis par Amar le 3 octobre 1793 au nom du Comité de Sûreté générale. Son frère est guillotiné le 15 frimaire an II (5 décembre 1793).
Rabaut-Pommier retrouve son siège de député à la faveur du décret du 18 frimaire an III (18 décembre 1794). Élu secrétaire de l'Assemblée le 1er ventôse an III (), il fit décréter l'établissement d'un télégraphe aérien au Palais national le 20 messidor (20 juillet). Le , il prononça l'éloge de son frère à la tribune de la Convention et fit voter l'impression des écrits politiques de ce dernier aux frais de l'Assemblée.
Sous le Directoire, il fut élu le 21 vendémiaire an IV (), par 143 voix sur 225 inscrits, député du Gard au Conseil des Anciens et en devint le secrétaire le 1er messidor an IV . Il se lia alors avec Portalis, mais ne fut pas condamné avec ce dernier après le 18 fructidor. Il quitta le Corps législatif en l'an VI (). Il soutint le coup d'État du 18 brumaire.
Sous le Consulat, il occupa quelques postes comme employé à la comptabilité intermédiaire, puis sous-préfet du Vigan (), fonction dont il se démit en 1801.
En 1803, il renoue avec sa vocation pastorale : il devient l’un des trois premiers pasteurs de l’Église réformée de Paris avec Paul-Henri Marron, président du Consistoire réformé de la Seine, et Jean-Frédéric Mestrezat.
Les trois pasteurs de Paris ont été associés dans la conduite des premières années de l’Église réformée de Paris désormais officielle. Ils ont activement collaboré à la tête du Consistoire. Leurs signatures communes figurent dans des lettres pastorales, dans leur réponse aux propositions d'union avec l’Église catholique, ils ont préparé ensemble la représentation des Protestants de France à la fête du couronnement… Ils seront tous les trois enterrés au cimetière du Père-Lachaise.
L’autorité politique elle-même a associé les trois pasteurs Marron, Rabaut-Pommier et Mestrezat : en 1804, le Premier Consul les a distingués tous les trois en leur attribuant, en même temps, le , la Légion d'honneur. Ils recevront la décoration des mains même du Premier Consul. Ils ont été invités à assister ensemble au sacre de Napoléon Ier.
En 1816, il dut quitter sa fonction ecclésiastique : à la Restauration, il fut condamné en application de la loi du 12 janvier 1816 contre les régicides, car il avait signé l'Acte additionnel pendant les Cent-Jours, il quitta Paris le avec un passeport pour la Prusse. Toutefois, son vote n'ayant pas compté dans la condamnation à mort de Louis XVI, Louis XVIII lui accorda une amnistie partielle le , et il rentra de Clèves à Paris le suivant.
À son retour en France, il ne fut pas réintégré dans son ministère pastoral — le consistoire n’avait pas osé intervenir en sa faveur — il fut remplacé par Henri François Juillerat.
Il mourut moins de deux ans plus tard. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (39e division).
Voir aussi
Sources
- Assemblée nationale, Fiche de Jacques, Antoine Rabaut-Pommier, Base de données des députés français depuis 1789, Fiche.
- Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, A. Thoisnier Desplaces, Paris, 1843
- « Jacques Antoine Rabaut-Pommier », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition], tome 5 (de Quirot à Ramel de Nogaret), p. 72
- Ferdinand Hoefer (dir.), Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Paris, Firmin Didot frères, 1862, tome 41, p. 384-385
- Philippe Braunstein, Patrick Harismendy in L'Oratoire du Louvre et les protestants parisiens, Philippe Brauenstein éd, Labor et Fides, 2011, Extraits