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Insémination artificielle

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Insémination animale sur une vache de race montbéliarde. L'inséminateur immobilise le col de l'utérus par voie rectale et injecte le contenu de la paillette de semence préalablement décongelée au bain-marie.

L'insémination artificielle (ou insémination animale, en élevage) est une technique de reproduction assistée consistant à placer du sperme dans l'utérus sans qu'il y ait de rapport sexuel. L’on parle d’IAD (insémination artificielle avec don de sperme) lorsque le sperme provient d’une banque du sperme. Cette technique permet aux couples qui ne peuvent pas avoir d'enfant pour des raisons de défaut des spermatozoïdes (difformes, trop lent... ) d'en avoir tout de même.

Lorsque l'on procède à une insémination artificielle non médicalisée, on parle d'insémination artisanale.

Historique

L'insémination artificielle est une « biotechnologie » qui était déjà pratiquée par les Arabes au XIVe siècle sur les juments.

La première insémination artificielle sur des femmes aurait eu lieu au 9ème siècle après J.-C. chez les arabes avec des traces écrites dans les livres de droit musulman pour savoir si l'enfant pourrait avoir droit ou non à l'héritage de la mère porteuse ou de la mère biologique. (Koutoub Fatawa Shafiry). La technique employée est expliquée en détail dans un ouvrage de traité de médecine expérimentale avec tous les instruments utilisés ainsi que toutes les étapes de cette opération et l'environnement (bloc opératoire). Dans ce manuscrit, on trouve plusieurs autres techniques de médecine non reconnues et non diffusées de nos jours.

Cette ouvrage est disponible et consultable sur demande à la bibliothèque de Sanaa auprès de l'Ambassade de France au Yémen.


C'est Lazzaro Spallanzani, un prêtre scientifique italien qui, en 1780, a découvert et décrit la fécondation d'ovules par des spermatozoïdes et qui fut le premier à réaliser une insémination artificielle chez la chienne.

La première insémination artificielle sur un être humain eut lieu à peine neuf ans plus tard, en 1789, lorsque le chirurgien écossais John Hunter obtint une grossesse en déposant les spermatozoïdes du conjoint dans l'utérus de sa femme. Et c'est en 1884 que fut publié à Philadelphie la première insémination artificielle issue d'un donneur, réussie, grâce au Dr. William Pancoast.

La technique a été perfectionnée au début du XXe siècle par des vétérinaires et des scientifiques, et a commencé à être utilisée couramment à partir des années 1940. Elle est à l'origine utilisée pour l'amélioration des races bovines, avant de voir son champ d'applications étendu à d'autres espèces d’intérêt zootechnique, dont l'espèce humaine (pour laquelle elle permet de remédier à certains cas d'infertilité).

Le terme est utilisé dès 1936 par Lucien Cuénot et Jean Rostand dans leur livre Introduction à la génétique. Il est formé par dérivation du latin inseminare « semer dans, répandre dans, féconder ». Cette pratique n'est réalisée en France que sous certaines conditions.

Insémination artificielle de la femme

La procréation médicalement assistée apporte une expertise médicale aux couples qui y font appel.

L'insémination artificielle artisanale est l'un des modes les plus répandus dans les communautés LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) des pays dont la législation réserve la PMA aux couples hétérosexuels. Elle ne coûte rien hormis les différents matériaux nécessaires au recueil du sperme et de l'insémination, cependant elle peut demander beaucoup de temps. En effet, toutes les inséminations artisanales ne fonctionnent pas forcément du premier coup, tout comme pour une procréation par rapport sexuel classique qui peut parfois prendre du temps.

Insémination artificielle des autres femelles mammifères

Elle est pratiquée de nos jours à grande échelle sur de très nombreuses espèces animales: bovins, caprins, porcins, ovins, équidés…

Cette méthode de reproduction répond à plusieurs objectifs. D'abord l'amélioration génétique du cheptel: en effet grâce à cette technique il est possible de féconder un grand nombre de femelles avec la semence d'un seul mâle. Comme ses descendants hériteront d'une partie de son patrimoine génétique, ce mâle sera choisi en fonction de ses qualités : développement musculaire par exemple pour un taureau de race à viande.

D'autres raisons sont aussi mises en avant : l'économie permise par la réduction de la population de reproducteurs mâles, la limitation des risques sanitaires (maladies sexuellement transmissibles), ou encore le contrôle de la période de mise-bas. Une étude de 2005 a révélé que l'insémination artificielle coûte en moyenne moins cher à la ferme que l'accouplement naturel.

Techniques

Prélèvement du sperme d'un cheval par l'homme (une jument en chaleur est utilisée pour stimuler l'éjaculation).
  • Prélèvement du sperme. En centre de sélection, la semence est prélevée sur des mâles sélectionnés pour leurs performances. À cette fin on utilise généralement un vagin artificiel et divers simulacres visant à stimuler le processus d'éjaculation (mannequin imitant la femelle ou femelle en chaleur).
  • Mise en paillettes. La semence est diluée dans du liquide physiologique en laboratoire avant d'être fractionnée en petites doses et refroidie ou congelée, après avoir été mélangée à des cryoprotecteurs tels que le glycérol (la capacité du sperme à supporter la congélation varie selon les espèces). Chaque dose est appelée une paillette. À plusieurs stades, des contrôles sont effectués. Les lots susceptibles de ne pas être fertiles sont retirés.
  • Stockage et transport. La facilité de stockage et de transport est liée à l'usage de bonbonnes d'azote liquide.
  • Utilisation. Un inséminateur décongèle une paillette et l'introduit dans l'utérus maternel pour assurer la fécondation de l'animal.

Avantages

  • Elle permet la multiplication. Ainsi, un éjaculat dilué permet de donner une centaine de descendants, donnant une diffusion importante des meilleurs reproducteurs mâles et ainsi une amélioration des performances d'une race ou espèce en direction des objectifs de rentabilité recherchés. En monte naturelle bovine, on estime qu'un mâle ne peut féconder que 30 à 40 vaches par an, contre plusieurs milliers pour son congénère en centre de sélection.
  • Elle permet la conservation. La semence d'un mâle peut être stockée pendant des années et transportée aisément partout. Cette aptitude est utilisée à grande échelle par les centres de sélection. Les jeunes mâles sont testés sur descendance en même temps que leur semence est recueillie et congelée. Les tests destinés à mesurer les performances de leur progéniture peuvent durer plusieurs années. Lorsqu'un mâle est jugé intéressant au vu des tests, il peut être déjà en fin de vie de reproducteur. Le stock de semence est alors bienvenu pour lui assurer une descendance. Par exemple pour vérifier qu'un taureau de race laitière apporte bien une amélioration en termes de potentiel laitier, il faut qu'un nombre suffisant de ses filles aient vêlé et qu'on ait pu estimer leur production laitière. Cette évaluation nécessite des contrôles (pesées du lait lors de la traite à différents stades de la lactation), que l'on comparera aux performances des mères. Un modèle mathématique permettra ensuite d'estimer la valeur génétique du taureau par rapport à l'ensemble de la population contrôlée : dans le jargon de ce secteur d'activité, on appelle cela l'index.
  • Aide à la sauvegarde de races menacées de disparition. Les individus de races à petit effectif sont groupés en familles et l'insémination est dirigée par une association de défense. Chaque famille est séparée entre mâles et femelles et la semence est choisie dans les familles les plus éloignées génétiquement. L'insémination permet de faire voyager la semence là où le transport d'un reproducteur serait trop coûteux. La Norvège, plutôt que d'entretenir des troupeaux bovins de plus de 1 000 individus, seuil où la consanguinité est plus facile à gérer, préfère stocker de la semence. Ainsi, à chaque génération, la semence des jeunes mâles correspondant le mieux au standard de race est stockée. À l'inverse, de la semence de taureaux morts depuis 20 ou 30 ans est réinjectée pour apporter du sang neuf.
  • Facilité d'utilisation. Un éleveur peut choisir sur catalogue le mâle qu'il va accoupler avec la femelle de son élevage. Ainsi, il n'a pas besoin de nourrir un mâle à l'année et peut choisir différents géniteurs pour chacune de ses pensionnaires.
  • Lutte contre les maladies. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, des épidémies de fièvre aphteuse et de tuberculose bovine font des ravages. L'isolement recommandé par les vétérinaires est plus facile à maîtriser avec l'insémination : elle permet de féconder les vaches sans déplacement ni contacts physiques directs entre mâles et femelles de troupeaux différents.

Critiques

  • Cette pratique est critiquée par des personnalités de la cause animale comme Jacqueline Bousquet qui a dirigé Pro Anima. D'après elle, cette pratique engendre de la souffrance animale et à terme un affaiblissement des espèces.
  • La fécondation n'est pas sûre à 100 %. Une seconde tentative engendre un coût supplémentaire. Dans les élevages où la « monte » est naturelle, l'éleveur ne se soucie pas de l'accouplement. Il a lieu plusieurs fois jusqu'à ce que la fécondation ait lieu.
  • Cette pratique a contribué à la forte diminution de la diversité génétique à l'intérieur de certaines espèces, en facilitant la diffusion massive des races les plus productives. Le croisement d'absorption permet de changer de race bovine à l'échelle d'un troupeau en quelques générations. C'est ainsi que l'usage de semences de races très productives sur les races anciennes les a progressivement fait disparaître.
  • Le pendant de l'amélioration génétique rapide du cheptel permise par l'insémination artificielle (voie mâle) est l'augmentation de la consanguinité dans la population : quelques individus mâles monopolisent une grande partie des gènes de la population et le degré de parenté entre individus augmente inexorablement. Le risque de voir apparaître des tares augmente. Certains caractères qui subissent une forte pression de sélection peuvent entraîner des conséquences négatives sur d'autres caractères : on parle alors de caractères antagonistes. En sélectionnant leurs animaux selon le caractère « vitesse de traite » par exemple, les éleveurs de vaches laitières ont augmenté les risques d'infections de la mamelle (mammite), risque directement lié à la conformation du sphincter responsable de l'éjection du lait.
  • Une dérive possible est l'existence de races qui ne peuvent plus se reproduire naturellement. Les poulets élevés en batterie grandissent tellement vite que leur squelette fragile cède sous leur poids. Pour obtenir des reproducteurs de ces races, il est nécessaire de sous-alimenter les individus pour permettre à leur squelette de grandir à la même vitesse que leur masse musculaire. Chez les bovins, la race blanc bleu belge a été sélectionnée sur des individus à la masse musculaire hypertrophiée. Cependant, la monte naturelle est toujours possible. Par ailleurs, les vaches allaitantes doivent souvent vêler par césarienne à cause de la taille importante des veaux.

Procéder à une insémination

« L'emploi de l'insémination artificielle va concourir à la reconstitution des troupeaux » (WOLKOWITSCH, Élev., 1966, p. 81).

« Les races laitières (...) ont été les premières à utiliser l'insémination artificielle à des fins d'amélioration génétique » (Élevage, insémination, no spéc. Statistiques, 1978, p. 36).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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