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Geneviève de Galard
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Geneviève de Galard

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Geneviève de Galard
Geneviève de Galard-Terraube (1954).jpg
Geneviève de Galard en 1954.
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Geneviève Marie Anne Marthe de Galard Terraube
Surnom
L'ange de Dien Bien Phu
Nationalité
Activité
Infirmière militaire
Famille
Conjoint
Jean de Heaulme (d)
Autres informations
Conflit
Distinctions

Geneviève de Galard Terraube, née le dans le 9e arrondissement de Paris, est une infirmière militaire française, convoyeuse de l'air, qui, durant la guerre d'Indochine, fut surnommée « l’ange de Dien Bien Phu ».

Biographie

Enfance et famille

La petite enfance de Geneviève de Galard se déroule à Paris, dans le 17e arrondissement, avec ses parents et sa sœur aînée, Marie-Suzanne. Lorsque son père meurt en 1934, Geneviève de Galard a neuf ans.

Les circonstances de la Seconde Guerre mondiale contraignent la famille à quitter Paris pour Toulouse lors de l'hiver 1939, la mère de Geneviève de Galard craignant pour ses filles les bombardements sur la capitale. Elles reviennent à Paris pendant l'été 1943. Geneviève de Galard suit des cours d'anglais à la Sorbonne et se lance dans des activités associatives auprès de handicapés dans un hôpital.

Elle obtient le diplôme d’État d’infirmière en 1950, puis réussit en 1952 le concours de convoyeuse au sein de l'Armée de l'air et IPSA (Infirmières pilotes secouristes de l'air) promotion 1952.

1953 - 1954, l'Indochine

Lt. Geneviève de Galard-Terraube (à droite) et Lucile Petry Leone (en) en 1954.

À sa demande, Geneviève de Galard est affectée en Indochine à partir de , au cœur de la guerre qui oppose les forces françaises à celles du Việt Minh.

Stationnée à Hanoï, elle opère des évacuations sanitaires par avion depuis l'aéroport de Pleiku. À partir de , elle participe aux évacuations de la bataille de Diên Biên Phu. Ses premières victimes transportées sont principalement des soldats souffrant de maladies. Mais à partir de mi-mars, la plupart d'entre eux sont des blessés de guerre. Parfois, les avions sanitaires de la Croix-Rouge doivent se poser au milieu des barrages d'artillerie viêt minh.

Le vers h 45, le commandant Blanchet — commandant en second du groupe de transport Béarn —, son équipage et Geneviève de Galard arrivent en avion au-dessus de Dien Bien Phu. Le commandant tente d'atterrir sur la courte piste du camp retranché. L'atterrissage est trop long et le moteur gauche de l'avion est sérieusement endommagé. Les réparations ne pouvant s'effectuer sur place du fait des conditions (terrain inapproprié), l'avion est abandonné et, à l'aube, l'artillerie viêt minh le détruit ainsi que la piste, les rendant irréparables.

Geneviève de Galard se porte alors volontaire pour servir comme infirmière dans l'hôpital de campagne commandé par le médecin-commandant Paul Grauwin. Bien que le personnel médical masculin soit initialement hostile, il fait finalement des adaptations de logement pour elle. Il lui arrange également un semblant d'uniforme à partir de bleus de travail camouflés, de pantalon, de chaussures de basket-ball et d'un t-shirt. Geneviève de Galard fait de son mieux dans des conditions sanitaires dérisoires, consolant les mourants et essayant d'entretenir le moral face aux pertes humaines montantes. Plus tard, beaucoup d'hommes la complimenteront pour ses efforts.

Selon certains auteurs, une vingtaine de prostituées du BMC, essentiellement vietnamiennes mais également thaïlandaises et algériennes, aidèrent à l'hôpital. L'historien Jacques Dalloz pense qu'elles ont sûrement toutes été tuées par les Việt Minh après le départ des troupes, et que leur participation est volontairement oubliée. « Rien ne doit venir ternir l'image de l'honneur », selon Le Monde. En revanche, selon le spécialiste des conflits du XXe siècle Jean-Marc Binot, « une solide tradition, alimentée par les cercles d'anciens combattants d'extrême droite, voudrait qu'un BMC ait été présent à Diên Biên Phu, et que, authentiques Marie-Madeleine de la coloniale, ses employées se soient métamorphosées en aides-soignantes héroïques auprès des blessés, avant d'être abattues froidement par les communistes. Nul témoignage crédible […] n'étaie cette pieuse légende. »

Le , Geneviève de Galard est faite chevalier de la Légion d'honneur et est décorée de la croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs par le commandant du camp retranché de Dien Bien Phu, le général de Castries.

« A suscité l’admiration de tous par son courage tranquille et son dévouement souriant. D’une compétence professionnelle hors pair et d’un moral à toute épreuve, elle fut une auxiliaire précieuse pour les chirurgiens et contribua à sauver de nombreuses vies humaines. Restera pour les combattants de Dien Bien Phu, la plus pure incarnation des vertus héroïques de l’infirmière française. »

Le jour suivant, pendant la célébration de la bataille de Camerone, la fête de la Légion étrangère, Geneviève de Galard est nommée légionnaire de 1re classe honoraire aux côtés du lieutenant-colonel Bigeard, commandant du 6e BPC et du médecin-chef Jacques Gindrey fait caporal d'honneur de la Légion.

Les troupes françaises de Dien Bien Phu cessent le combat le sur ordre du commandement militaire. Le Việt Minh autorise cependant Geneviève de Galard, faite prisonnière, et le personnel médical à continuer les soins sur les blessés. Elle refusera toujours toute coopération ; quand certains Việt Minh commencent à utiliser les médicaments pour leur propre usage, elle en cache dans sa civière.

Le , Geneviève de Galard est évacuée à Hanoï, en partie contre sa volonté.

De retour en France, début juin, elle est accueillie par une foule nombreuse à l'aéroport d'Orly, et fait la une de Paris Match (« La France accueille l'héroïne de Dien Bien Phu ») ; elle fait trois fois la une de ce magazine.

Après la guerre

Geneviève de Galard est ensuite invitée aux États-Unis par le Congrès et reçue par le président américain Eisenhower comme un chef d'État :

« Le 26 juillet, des centaines de milliers de New-Yorkais l'acclament, dispersant du sommet des gratte-ciel des tonnes de confettis. Eisenhower lui remet le la médaille de la Liberté (Medal of Freedom) lors d’une cérémonie dans la roseraie de la Maison-Blanche à Washington. C'est aux États-Unis qu'elle est pour la première fois surnommée « l'ange de Dien Bien Phu ». »

Elle repart reprendre un temps son travail de convoyeuse fin 1954, puis revenue en France, elle travaille au centre de rééducation des grands blessés des Invalides. Elle épouse le capitaine Jean de Heaulme, rencontré en Indochine, le en l'église Saint-Louis des Invalides à Paris. Elle le suit dans ses différentes affectations ; ils ont trois enfants : François, Véronique et Christophe.

Adhérente de l'Association nationale des combattants de Dien Bien Phu dès sa création, en 1967, en 1983, elle devient conseillère municipale dans le 17e arrondissement de Paris.

Ouvrages

  • Une femme à Dien Bien Phu de Geneviève de Galard, avec la collaboration de Béatrice Bazil, Paris, Éditions des Arènes, 2003, et Éditions J'ai Lu, Paris, 2004.
  • Angel of Dien Bien Phu : The Lone French woman at the Decisive Battle for Vietnam, de Geneviève de Galard, Annapolis, Naval Institute Press, 2013.

Décorations

Voir aussi

Article connexe

Bibliographie

Émission de radio

Émissions télévisées

Liens externes


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