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Syndrome du nez vide

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« Empty nose syndrome » est le nom donné à la maladie, en 1994, par le docteur Eugene Kern de Rochester (Minnesota, Etats-Unis), un ORL spécialiste à la clinique Mayo.

Circulation de l'air dans la narine droite

Le syndrome du nez vide (SNV), de l’anglais : Empty Nose Syndrome (ENS), est un état qui apparaît lorsqu'une quantité excessive de tissu nasal producteur de mucus (les cornets ou turbinates en anglais) a été chirurgicalement enlevée du nez ou endommagée, laissant un vide ou des dommages trop importants dans les cavités nasales. Une chirurgie conservatrice peut également mener au syndrome du nez vide car il n'y a pas de standard, ni études, sur la quantité du cornet qui peut être réséquée avant de développer le Syndrome du Nez Vide.

Il s'agit donc d'une maladie iatrogène.

Opérations chirurgicales pouvant mener au Syndrome du Nez Vide

Le syndrome de nez vide peut être causé aussi bien par une chirurgie nasale mineure que majeure :

La turbinectomie est la chirurgie de résection totale ou partielle des cornets traitant la portion muqueuse et osseuse.

La turbinoplastie est la chirurgie de résection partielle des cornets agissant uniquement sur la portion muqueuse.

La radiofréquence agit sur le tissu muqueux en profondeur pour entraîner sa rétraction.

La cautérisation est utilisée pour diminuer les épistaxis (saignements de nez).

Ces opérations sont pratiquées par un chirurgien oto-rhino-laryngologiste (ORL) ou un chirurgien plasticien pour différentes raisons. La raison la plus fréquente est le gonflement des cornets de façon chronique (hypertrophie des cornets) qui bloquent trop les voies respiratoires nasales.

Cause de l'hypertrophie turbinale

Les causes les plus répandues de gonflement ou sur-croissance des cornets (hypertrophie turbinale) sont les suivantes :

  • Exposition trop forte à la poussière, à la fumée et autres sources d'irritations aériennes ;
  • Sinusite chronique ;
  • Déformation structurelle nasale, cloison nasale (septum) déviée ;
  • Chirurgie de septoplastie créant un déséquilibre des deux cornets, l'un étant trop petit, le second trop imposant ;
  • Chirurgie de rhinoplastie vouée à affiner le nez et réduisant donc la taille des voies respiratoires (les cornets se retrouvent comprimés) ;
  • Usage prolongé de décongestionnant nasal ;
  • Présence de polypes.

Physiopathologie

Étiologie

La quantité de muqueuse réséquée n’est pas forcément en cause et on ne sait pas à l’heure actuelle prédire le risque de développer un SNV.

Section frontale d'un nez normal
Scanner des cavités nasales avant et après une turbinectomie inférieure partielle d'au moins 80 %. Ce patient souffre sévèrement du SNV.

Lorsqu'une quantité excessive des cornets est ôtée ou endommagée, le nez perd ses capacités à convenablement pressuriser, diriger, tempérer, humidifier, filtrer, sentir et détecter le flux d'air inspiré. La synchronisation respiratoire naturelle entre le nez, la bouche et les poumons est également perturbée.

Le syndrome du nez vide apparaît généralement dans un délai d'un an après l'intervention chirurgicale. Il peut aussi apparaître directement après l'opération.

Le patient souffrant désormais du syndrome du nez vide est constamment essoufflé à cause de l'« obstruction paradoxale », son sommeil devient très superficiel et beaucoup développent une apnée de sommeil. Bien souvent, il aura besoin de médicaments comme les benzodiazépines pour dormir.

Le patient est déprimé ou anxieux quasiment en permanence et évite les interactions sociales. La douleur et brûlures provenant des sinus sont parfois également un problème.

L'obstruction paradoxale ou manque de sensation d'air

L'obstruction paradoxale est composée de trois facteurs principaux :

  • le flux d'air intra-nasal n'est plus laminaire mais turbulent, avec une perte de charge dans le débit d'air ;
  • une sensation d'obstruction est créée par le manque de pression sur les récepteurs "mécaniques" de la muqueuse nasale ;
  • les thermorécepteurs, également nommés TRPM8, sont chargés de détecter la différence de température entre l'air et la muqueuse nasale et de donner l'ordre aux cornets de gonfler pour réchauffer l'air entrant. Leur défaillance entraîne une absence de sensation d'air ou une sensation d'air glacial.

On la dit paradoxale car c’est une sensation d’obstruction nasale, malgré le fait que le nez ne soit pas physiquement obstrué. En conséquence de cette « obstruction paradoxale », les personnes souffrant du syndrome du nez vide souffrent d’insomnie sévère chronique et de fatigue chronique. Ils souffrent aussi de sécheresse nasale qui cause des croûtes dans le nez.

Syndrome du nez vide et rhinite atrophique

L'évolution naturelle du syndrome du nez vide se fait parfois vers une rhinite atrophique, caractérisée par la dégénérescence du tissu et du cartilage nasal, des cavités nasales évasées et un dysfonctionnement total de la muqueuse nasale restante. Cette rhinite est alors dite « secondaire », car conséquente d'un état préexistant.

Symptomatologie

Symptômes physiques

  • Dyspnée (sensation d’étouffement) ou perte de l'automatisme respiratoire
  • Absence de sensation d'air ou sensation d'air glacial, de vide nasal
  • Dysfonctionnement du système nerveux autonome
  • Douleurs et infections nasales à répétition
  • Fatigue intense, asthénie
  • Douleurs névralgiques de la face et du front, pouvant s’étendre jusqu’au dos
  • Brûlures nasales à l'inspiration
  • Sécheresse nasale et croûtes
  • Sécheresse oculaire
  • Rhinorrhée postérieure et difficultés pour se moucher
  • Essoufflement permanent
  • Diminution de l'odorat et/ou sensation d'odeur fétide (ozène)
  • Diminution ou perte du goût
  • Tachycardie ou syndrome du STOP
  • Troubles du sommeil par décompensation d'un syndrome d'apnée du sommeil sous-jacent
  • Syndrome d'hyperventilation : une étude a trouvé que 77% des gens qui ont le syndrome du nez vide ont un syndrome d'hyperventilation
  • Effondrement des valves nasales
  • Pneumatisation des sinus et des cornets

Symptômes psychiques

  • Crises d'angoisse, anxiété exacerbée, irritabilité
  • Dépression intense, causée par la perte de la qualité de vie
  • Insomnies, manque de sommeil important
  • Manque de compréhension de l'entourage conduisant à un repli sur soi
  • Pensées suicidaires

Témoignages de malades

Témoignage vidéo

  • François
  • Ingrid Devillepoix
  • Megyn Kelly
  • Mike Mellow

Témoignage écrit

  • Laurence Chatevaire pour L'Obs
  • Brett Helling dans Slate

Traitements

Traitement médical

Dans un premier temps, un traitement médical est recommandé, avec des lavages pluriquotidiens des fosses nasales au sérum physiologique.

Les humidificateurs peuvent être utilisés pour soulager la sécheresse nasale, et; en cas de respiration perturbatrice pour le sommeil, un appareil à pressurisation d'air avec humidificateur intégré peut être employé.

L'objectif est de protéger la muqueuse et l'aider à remplir son rôle. Pour certains malades, tous les moyens sont bons pour atténuer les symptômes : humidificateur, masques, filtres et foulards, inhalations, huiles et sprays nasaux.

Aucun traitement médical ne supprime totalement les symptômes du syndrome du nez vide.

Traitement chirurgical

Dans certains cas, la réalisation d'implants de biomatériaux au niveau du septum nasal peut améliorer les symptômes fonctionnels.

Certains ORL, à travers le monde, offrent des traitements qui permettent d’alléger les symptômes, sans les faire disparaître complètement :

  • implants de biomatériaux, bio-oss, acrylique
  • implants de cartilage auriculaire sur le septum nasal
  • implants de greffons de cartilage costal prélevé sur un donneur
  • injection de PRP (Platelet Rich Plasma)
  • injection d'acide hyaluronique au sein des cornets
  • injection de graisse prélevée dans le ventre du patient afin de redonner du volume aux cornets.

Les différents traitements chirurgicaux ne remplacent pas les cornets. Ils ne font que combler un vide, avec le risque qu'il soit trop comblé dans certains cas ou pas assez dans d'autres. En effet, les cornets s'adaptent à l’environnement (humidité de l'air respiré) et à l'activité du corps (efforts, sport) grâce à leur faculté érectile.

Là encore, les traitements chirurgicaux sont en évolution mais, en l'état, aucun n'offre une réponse réellement satisfaisante pour les malades.

Reconnaissance de la maladie

Le syndrome du nez vide et ses symptômes invalidants sont en cours d'étude par la Haute Autorité de Santé depuis 2020. Depuis le 15 décembre 2022, la HAS a reconnu le syndrome du nez vide, ce qui fait de la France un pays précurseur dans la prise en charge des malades.[réf. nécessaire]

Célébrités touchées par la maladie

Le médecin personnel de Michael Jackson évoque son cas dans une vidéo; à la suite des nombreuses rhinoplasties subies par le chanteur, ce dernier aurait déclaré un Syndrome du Nez Vide, maladie qui le poussait à prendre de puissants somnifères pour trouver le sommeil.

Citations

Société Rhinologique Américaine :

« ...La suppression excessive de tissu turbinal peut conduire au SNV. Une résection excessive peut amener des croûtes, saignement, difficulté respiratoire (souvent la sensation paradoxale d'obstruction), infections récurrentes, odeur nasale, douleur et souvent dépression clinique. Dans une étude, le début des symptômes se produisit plus de 1 an après les turbinectomies. »

Docteur E.B. Kern (ex-président des Sociétés Rhinologiques Internationales et Américaines) :

« La résection d'un cornet entier à cause d'un problème bénin est fortement déconseillée car sectionner un cornet peut produire une atrophie nasale et une condition misérable pour la personne. Malheureusement l'auteur de cet article voit encore de telles personnes dans les cabinets; ces personnes sont des estropiées du nez. »

C'est en réexaminant des groupes de patients qui avaient subi une turbinectomie inférieure totale que Moore et al. découvrirent le retentissement fonctionnel du syndrome du nez vide :

« La turbinectomie inférieure totale a été proposée comme un traitement contre l'obstruction chronique des voies respiratoires nasales réfractaire à d'autres méthodes de traitement plus classiques. Elle a été régulièrement critiquée à cause de ses effets secondaires sur la physiologie nasale. Dans cette étude, les patients qui avaient précédemment suvi une turbinectomie inférieure totale ont été évalués à l'aide d'un questionnaire très détaillé. Elle confirme que la turbinectomie inférieure totale entraîne une morbidité significative et devrait être condamnée. »

Bibliographie

  • The turbinates in nasal and sinus surgery: A consensus statement. Rice DH et al', Ear Nose & Throat Journal, Feb' 2003. (avertissement concernant le SNV et la rhinite atrophique secondaire).
  • The combination of acoustic rhinometry, rhinoresistometry and flow simulation in noses before and after turbinate surgery: A model study. Grutzenmacher S, Lang C and Mlynski G.; ORL (Journal) volume 65, 2003, pp 341-347. (explains the change of airflow patterns and their effect on nasal physiology, in ENS).
  • The normal inferior turbinate: Histomorphometric analysis and clinical implications. By Berger G, Balum-Azim M, and Ophir D. In Laryngoscope (volume 113), July 2003. (mentions ENS and Rhinitis Sicca as known outcomes of removing too much turbinate tissue).
  • Treatment of hypertrophy of the inferior turbinate: Long-term results in 382 patient randomly assigned to therapy. by Passali D, et al'. in Ann' Otol' Rhinol' Laryngol', volume 108, 1999. (Warns against Secondary Atrophic Rhinitis and claims that of all the different techniques of turbinate reduction - turbinectomy, and total turbinectomy, causes the most negative side effects, and lists them).
  • Tailored nasal surgery for normalization of nasal resistance. by Sulsenti G, and Palma P. in Journal of Facial Plastic Surgery, volume 12, number 4, October 1996. (warns against cutting too much turbinate tissue and warrants such operation as highly destructive and disruptive to nasal and pulmonary physiology).
  • Surgical treatment of the inferior turbinate: new techniques: Chang and Ries W. in Current Opinion in Otolaryngology & Head and Neck Surgery, volume 12, 2004 (pp 53-57). (warns specifically against ENS and Secondary Atrophic Rhinitis as well known side effects of turbinectomies).
  • Septoplasty and turbinate surgery. by Becker D. in Aesthetic Surgery Journal, September/October 2003, volume 23, number 5. (warns against Secondary Atrophic Rhinitis as well known side effects of turbinectomies).
  • Rebuilding the inferior turbinate with hydroxyapatite cement. by Rice DH. in ENT- Ear Nose & Throat Journal. April 2000. (describes a method of transplant for alleviating symptoms of ENS, caused by too much turbinate resection).
  • Extended follow-up of total inferior turbinate resection for relief of chronic nasal obstruction. by Moore GF, Freeman TJ, Yonkers AJ, and Ogren FP. in Laryngoscope, volume 95, September 1985. (strongly condemns the procedure of inferior turbinectomy because of it's long term negative side effects).
  • Erasorama surgery. by May M, and Schaitkin BM. in Current Opinion in Otolaryngology & Head and Neck Surgery, 2002, volume 10, pp: 19-21. (Warns against the development of ENS and Secondary Atrophic Rhinitis because of too much Turbinate and other nasal tissues resection, and also explains the inside dynamics and politics of the ENT world in regards to why do many surgeons still ignore those warnings).
  • Complications following bilateral turbinectomy. by Oburra HO, in East African Medical Journal, volume 72, number 2, February 1995. (Condemns inferior turbinectomy as a cause of Secondary Atrophic Rhinitis).
  • Chronic Sinusitis: A sequela of Inferior Turbinectomy. by Berenholz L, et al'. in American Journal of Rhinology, July-August 1998, volume 12, number 4. (warns that inferior turbinectomy may cause Chronic Sinusitis and Secondary Atrophic Rhinitis).
  • Atrophic rhinitis: A review of 242 cases. by Moore EJ, and Kern EB. In American Journal of Rhinology. November- December 2001, volume 15, number 6. (the landmark paper on ENS and Secondary Atrophic Rhinitis proving strong and significant statistical links between turbinectomies and the late development of Secondary Atrophic Rhinits and ENS in 242 documented cases).
  • Jeanmonod A, Occlusodontologie, Applications cliniques, CDP, Paris (France), 1988.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes



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