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Écosexualité

Écosexualité

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L'écosexualité ou l'écologie sexuelle (sexecology, en anglais), aussi connue sous le nom de mouvement écosexe ou ecosex (ecosex, en anglais), est une forme radicale d’activisme écologique basée sur l’idée que la Terre est notre amante (plutôt que notre mère). Ainsi, cette pratique sexuelle invite à prendre soin de son amant(e) (au travers d'une fétichisation de la nature), plutôt qu’à l’exploiter pour ses nombreuses ressources.

L’écosexualité utilise l’humour absurde, la performance artistique et la sexualité positive dans le but de « produire de nouvelles connaissances » qui pourraient sauver la planète en « privilégiant notre désir pour la Terre ». Le mouvement écosexuel promeut l’éducation, des événements (comme des stages ou le symposium écosexuel) et des manifestations pour la protection de l'environnement.

Fondation du mouvement

Selon Jennifer Reed, doctorante en sociologie à l'Université du Nevada à Las Vegas, et rédactrice d'une thèse sur l'écosexualité, précise que le terme "écosexualité" existe depuis le début des années 2000, notamment apparu sur des profils de site de rencontre en ligne.

Mais ce n'est qu'en 2008 que l'écosexe fut fondée sous l'impulsion des deux artistes féministe, Elizabeth Stephens et Annie Sprinkle qui se définissent elles-mêmes comme « deux artistes écosexuelles amoureuses ». Elles écrivent un manifeste, qui permet de poser les bases du mouvement, et se déclarent « amantes de la terre, aquaphiles, terraphiles, pyrophiles ou aérophiles ». Ce manifeste vise à rendre la sexualité « plus sexy, drôle et diverse ». Dès lors, le couple Stephens-Sprinkle organise 14 mariages à travers les États-Unis, autour des éléments naturels comme l'eau, la terre, le vent, le charbon, les pierres. Afin de sceller l'union avec la nature, elles déclarent « Dans le but de fonder une union toujours plus réciproque et plus durable, nous collaborons avec la nature », « nous travaillons et jouons inlassablement pour la justice environnementale ».

En 2010, Stefanie Iris Weiss publie Eco-sex: Go Green Between the Sheets and Make Your Love Life Sustainable. Alors qu'elle n'était pas au courant du travail du couple Stephens-Sprinkle, elle révèle l'impact néfaste sur l'environnement des matériaux utilisés dans les produits sexuels (préservatif, lubrifiant). La publication de ce livre, comme le déclare Weiss, vise à « aider les gens à rendre leur vie sexuelle plus neutre en carbone et plus durable ».

D'autre part, Jennifer Reed a déclaré que « l'écosexualité est différente des autres mouvements sociaux en ce sens qu'elle met l'accent sur le comportement personnel et le plaisir plutôt que sur les manifestations ou la politique ».

Écosexuels

Les partisans de ce mouvement (ou sexualité) sont appelés « écosexuels ». Leurs pratiques s’engagent majoritairement dans une expérience érotique avec les éléments naturels, tels que l’eau, la terre, ou les éléments végétaux. Il est donc commun dans l’écosexe de pouvoir retrouver des expériences diverses comme de se rouler dans la terre, de se baigner nu(e) (dans une rivière ou sous une cascade), de s’unir avec des éléments végétaux ; afin de rechercher du plaisir, ou même trouver l’orgasme.

Ces relations n’incluent pas forcément un acte de pénétration, il peut également s’agir d’actes liés aux sensations et au toucher.

L’écosexualité se manifeste également dans le rapport que l’être humain engage avec son environnement. Ainsi, concevoir la planète Terre, non plus comme une mère, mais comme un/e amoureux/se, "vise un changement conceptuel et invite les personnes à respecter et préserver l'environnement dans lequel ils évoluent".

De même que la vision de l’écosexualité de Sprinkle et Stephens s’apparente plus a une vision holistique de la sexualité, cherchant ainsi un partage de la pratique en communauté, au travers de symposium écosexuel. Par ailleurs, dans l'écosexualité, il est récurrent d'unir, au travers du mariage, la nature et l'être humain. De plus, cette pratique s'inspirait du "mariage avec la Mer", une cérémonie de l'ancienne République de Venise, où le Doge, pour symboliser la domination de Venise sur les eaux, lançait un anneau d'or dans l'Adriatique.

Les relations humain non-humain

L’écologie sexuelle cherche à montrer comment « le sexe et la sexualité affectent l’immense monde non-humain ». Le mouvement écosexe est directement tourné vers le monde non-humain. Ainsi, l’écosexualité fait une déclaration forte : le corps humain est une partie du monde non-humain. Pour Stephens et Sprinkle, le flou qui existe entre l’humain et le non-humain est la base de l’écosexualité. L’écologie sexuelle adopte une vision influencée par les théories posthumanistes.

Le mouvement, guidé par Stephens, s’interroge sur les conséquences matérielles des relations humaine non-humaine.

Ainsi, la situation de l’homme blanc occidental, privilégié dans la nature (entendu comme opposé à la culture, en tant que concepts de la modernité occidentale), s’est construite tout au long de leur histoire grâce à la religion, aux sciences et aux pratiques occidentales. Cette situation humaine, couplée au capitalisme mondial, « a donné lieu à une situation dangereuse qui dégrade l’environnement dans lequel nous vivons ». La théorie darwinienne – capacité des êtres les plus aptes à survivre – a permis à un certain nombre de personnes d’utiliser ou de détruire les environnements humain et non humain, débouchant sur la crise écologique qui « affectera tout le système, tôt ou tard ». S'adressant dans un premier temps à toute personne désireuse d'élargir sa sexualité, il relève surtout d'un engagement écologique et implique une révolution très sérieuse de la pensée à l'heure de l'urgence climatique" écrivait Julie Ackermann.

D'ailleurs, au-dela des simples relations charnelles que peut partager un ecosexuel avec un environnement non-humain (ou plus simplement la nature), l'écosexe interroge la relation entre dominant et dominé, et donc réinvestit et réinterroge la place des humains dans leurs environnements.

Reconnaissance du mouvement

Les deux fondatrices de l’écosexe, Annie Sprinkle et Elizabeth Stephens, parlent ouvertement d’écosexualité comme une forme directe d’identité sexuelle, d’ailleurs évoquée dans leur manifeste de l’écosexe. À cela, s’ajoute la déconstruction des genres et des relations sexuelles, de la sexualité et de la nature hétéro-normée ; ainsi, le mouvement écosexe bouleverse les identités, il relie les espaces vides par des liens interdépendants et il encourage « la réciprocité sensorielle entre les êtres humains et un environnement plus qu’humain ».

D'autre part, les deux femmes réclament d’ailleurs qu’on ajoute officiellement le E dans l’acronyme LGBTQI +.

Elizabeth Stephens aurait d’ailleurs déclaré que « 100 000 personnes dans le monde s’identifiaient ouvertement en tant qu’écosexuels ».

Performances artistiques et travaux sur l'écosexualité

« Les projets du Love Art Lab visent à insuffler de l’espoir, créer un antidote à la peur et agir comme un appel à l’action ». C’est une démonstration privée du travail des fondatrices dans leur recherche pour devenir les « amantes de la Terre ». Ces performances peuvent être réservées (dans le cadre privé) et ont pour but d’être démonstratives, informatives et « radicales ».

Les fondatrices ont eu l’occasion de célébrer de nombreux mariages avec la nature à travers le monde afin de faire tomber les barrières entre la sexualité humaine et la nature. Ces mariages s’insèrent dans une série de performances telles que « mariage avec la poussière », « mariage avec les pierres », « mariage avec la neige » ou encore « mariage avec la mer », entre autres. D’après Annie Sprinkle, il s’agissait de « changer la métaphore de La Terre comme mère en la Terre comme amant(e) ».

Elles ont réalisé, en 2010, au Kosmos Theatre de Vienne, une série de performances sous forme de pièces de théâtre appelée 25 façons de faire l’amour à la Terre. Ces performances incluaient de la danse, du chant, des dialogues et des caresses à des objets naturels ; elles sont éducatives et promeuvent le mouvement. Le mouvement écosexe est largement influencé par le concept de sculpture sociale avancé par Joseph Beuys, car selon lui, l’art a le pouvoir de transformer la société.

Les écosexuels se sont engagés dans des protestations contre le retrait des sommets montagneux comme le montre le film Goodbye Gauley Mountain: An Ecosexual Love Story.

Goodbye Gauley Mountain : An Ecosexual Love Story

Le film, sorti en 2013, est auto-ethnographique ; cela signifie que les deux fondatrices du mouvement, Stephens et Sprinkle se servent de leur propre expérience pour documenter le sujet. Le film traite du problème environnemental que serait la destruction des sommets montagneux en Virginie-Occidentale (États-Unis). Elizabeth Stephens est originaire de cet État et pour réaliser le film, elle s’est rendue dans sa maison d’enfance ; le film comporte une part autobiographique, une brève histoire de l’industrie du charbon, un inventaire des stratégies activistes, un petit manifeste écosexuel et un exemple de performances exprimant l’écosexualité de Stephens et Sprinkle. La réalisatrice montre un monde divisé par son envie de démontrer leur amour de l’environnement local, mais aussi divisé par le fait que détruire le sommet, enrichit l’économie locale. Le film montre les conséquences négatives de cette destruction (aussi esthétiques qu’environnementales), puis montre une exploration de l’écosexualité suivie d’un mariage avec les montagnes. Stephens expliquait que son film utilisait l’humour érotique afin de traiter un sujet horrible ; les commentaires qu’elle avait reçus lui inspiraient une stratégie pour réduire le sentiment affreux qu’évoquait la destruction de ce sommet montagneux.

Œuvres qui préfigurent des thématiques écosexuelles

Tableaux

Dans "Le Jardin des Délices" de Jerome Bosch, les personnages du tableau ont des relations sexuelles avec des éléments végétaux, des animaux, se baignent nus. Ce sont des pratiques récurrentes dans l'écosexualité.

La peinture de Georgia O'Keefe, au travers de représentation de plante, O'Keefe évoque l'organe sexuel féminin.

Films

Dans le film Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures de Apichatpong Weerasethakul : une femme s’immerge dans l'eau, un poisson chat s’approche, et lui fait un cunnilingus. Ici, c'est l'évocation multiple de la communion intime entre l'homme et la nature.

Dans le film The fish de Jonathas de Andrade des pécheurs brésiliens qui viennent de pêcher un poisson, caresse tendrement leur proie qui lentement agonise.

"Dans le film Les Garçons sauvages, Bertrand Mandico filmait de jeunes garçons ultra-violents entraînés dans un périple magique censé les soigner. La troupe faisait escale sur une île et s'enfonçait dans une forêt imaginaire lui procurant des satisfactions gustatives et sexuelles. L'écosystème s'y dévoilait comme un réservoir d'intentionnalités et de désirs non-humains. Dans de nombreuses séquences, déguster un fruit (en l'occurrence, des petites boules poilues aux cœurs visqueux) revêtait un caractère sexuel."

Livres

Le roman La végétarienne de Han Kang explore des thématiques écosexuelles. L'héroïne n'admet plus aucune limite entre elle et le monde non-humain ; puisque "les arbres sont tous des frères et des sœurs", "elle n'a plus besoin de manger, juste de boire".

Référence

Liens externes


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